Ami(e)s de Mère Marie-Léonie

Chers Amis de Mère Marie-Léonie,

L’animation se continue pour une deuxième année sur la vie de Mère Marie-Léonie pour les mois de décembre 2023 et janvier, février 2024. Ces pages sont à votre réflexion pour soutenir les valeurs qui nous ont interpelés chez Mère Marie-Léonie Paradis et les vivre plus intensément étant « Amis de Mère Marie-Léonie ». Écrivez en parallèle votre histoire sainte… Cette méditation se continue sur la période d’installation à Sherbrooke dans la vie de Mère Marie-Léonie et l’aide de Mgr Paul LaRocque, évêque de Sherbrooke.

Le temps des fêtes approche et il convient de s’y préparer pour accueillir : Jésus Sauveur.

C’est pourquoi le thème de l’Avent nous y invite : Viens, Seigneur! Montre-nous ton visage

En Jésus, c’est Dieu qui vient à notre rencontre. C’est lui qui prend l’initiative. Apprenons à le reconnaître en portant attention à cette rencontre dans notre quotidien. Gardons notre lampe bien allumée!

Maintenons ardent notre désir de le rencontrer et notre soif de sa présence.

Le regard tourné vers le Christ, nous découvrirons le vrai visage de son Père et notre identité profonde d’enfants bien-aimés.

Viens Seigneur ! Apporte ta paix

Voici un moyen suggéré par le Pape François :

Extrait de sa lettre apostolique : La signification et la valeur de la crèche.

Le merveilleux signe de la crèche, si chère au peuple chrétien, suscite toujours stupeur et émerveillement. Représenter l’événement de la naissance de Jésus, équivaut à annoncer le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu avec simplicité et joie. La crèche, en effet, est comme un Évangile vivant, qui découle des pages de la Sainte Écriture. En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité de Celui qui s’est fait homme pour rencontrer chaque homme. Et, nous découvrons qu’Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui.

…quand papa et maman, ensemble avec les grands-parents, transmettent cette habitude joyeuse qui possède en soi une riche spiritualité populaire. Je souhaite que cette pratique ne se perde pas; au contraire, j’espère que là où elle est tombée en désuétude, elle puisse être redécouverte et revitalisée.

Que Mère Marie-Léonie nous transmettre toutes les valeurs qu’elle trouvait dans sa contemplation devant la crèche :

« Jésus est tout petit dans la crèche pour nous apprendre que les humbles et les petits ont ses grâces de prédilection. »

« Soyez bien courageuses et offrez toujours vos peines au bon Jésus qui a tant souffert : né sur un peu de paille et mort sur la croix!  Comprenez bien cela! »

« Soyez assurée, que je ne vous oublierai pas dans mes prières à la crèche du Saint Enfant Jésus. »

Joyeux Noël ! Heureuse et sainte année 2024 ! Que la paix soit au cœur de chaque personne.

 Rachel Lemieux, p.s.s.f.        novembre 2023   


Pour les personnes qui aimeraient faire un don, offrande de messes et lampes, vous pouvez maintenant le faire de 3 façons.

  1. En ligne: avec une carte de crédit
  2. En virement Interact
  3. En personne : au comptoir d’accueil du Centre Marie-Léonie Paradis en argent, carte de débit ou de crédit.

EN LIGNE:

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EN VIREMENT INTERACT:

  • Pour les honoraires de messes et l'offrande de lampes et lampions:

Il est indispensable de nous envoyer par courriel le détail de votre commande et vos intentions. Envoyer à : centre.marie-leonie@videotron.ca

  • Pour les dons avec reçu d'impôt:

Il est indispensable de nous envoyer par courriel votre adresse postale au complet, car pour tous les dons reçus durant l'année en cours nous émettons un reçu d’impôt annuel en février de l’année suivante.

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SERVICES OFFERTS
(sans reçu d’impôt, car l’argent ne reste pas au Centre Marie-Léonie Paradis.)

  • Messes annoncées avec leur intention : 10 $
  • Messes lues avec leur intention : 5 $
  • Offrande de lampe avec l'intention: 5 $
  • Offrande de lampion avec l'intention: 1 $

*Le Centre Marie-Léonie Paradis s'occupe d'envoyer l'argent des messes et l'intention à des prêtres missionnaires. Il est impossible de faire célébrer une messe à une date fixe.

* Le Centre Marie-Léonie Paradis s'occupe de faire allumer pour vous, à la Cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke, votre lampe ou lampion, avec votre intention. La lampe brûlera 6 jours et/ou le lampion brûlera une journée auprès de Mère Marie-Léonie.


Le charisme de Marie-Léonie Paradis

 Chers Amis de Mère Marie-Léonie,

L’animation se continue pour une deuxième année sur la vie de Mère Marie-Léonie pour les mois de décembre 2023 et janvier, février 2024. Ces pages sont à votre réflexion pour soutenir les valeurs qui nous ont interpelés chez Mère Marie-Léonie Paradis et les vivre plus intensément étant « Amis de Mère Marie-Léonie ». Écrivez en parallèle votre histoire sainte… Cette méditation se continue sur la période d’installation à Sherbrooke dans la vie de Mère Marie-Léonie et l’aide de Mgr Paul LaRocque, évêque de Sherbrooke.

Si Dieu a été la première cause du succès des Petites Soeurs, durant cette période, Mgr LaRocque y a également été pour quelque chose. Il aima profondément la communauté des Petites Soeurs et il fut pour elles, un Père et un Protecteur. Il leur a ouvert les portes de son diocèse, en 1895 ; il leur a donné une existence canonique en 1896 ; et toujours, par la suite, il sut se soucier de leur ascension spirituelle.

Il se considérait comme le Père spirituel de la communauté et c’est ainsi que le voyaient Mère Marie-Léonie et ses Petites Soeurs. Par ses entretiens spirituels, ses lettres circulaires annuelles, ses retraites, ses visites aux différentes maisons, il n’a cessé de former les Petites Soeurs à la sainteté, dans l’esprit de Nazareth et de la Sainte Famille. Mère Marie-Léonie et sa communauté lui doivent donc énormément. Une grande part de leur succès, lui est attribuable.

Vous savez tout ce que comporte de prendre soin d’une personne, d’une famille, d’un groupe, d’une entreprise etc. Comment l’avez-vous vécu ou peut-être le vivez-vous actuellement ?

Le 5 juillet 1895, Mgr LaRocque écrit à Mère Marie-Léonie, qui accepte son invitation à venir s’installer à Sherbrooke : « J’espère que vous aimerez mon cher Sherbrooke, que j’aime moi-même de tout mon coeur, et que vos Soeurs ne s’y trouveront pas malheureuses. Elles n’auront pas la richesse, ici l’évêque est pauvre lui-même puisqu’il est à la tête d’un diocèse où il y a encore bon nombre de paroisses qui ne sont que des Missions. Mais cette pauvreté, loin d’être un obstacle à leur bonheur en sera plutôt la source, puisque vous me le dites, c’est Dieu, par conséquent le pauvre Jésus de Bethléem et de Nazareth que vous voulez servir dans la personne de l’Évêque. »

Mère Marie-Léonie n’est pas aussitôt arrivée, qu’il lui souhaite la bienvenue et appelle déjà la communauté des Petites Soeurs « ma » communauté : « Je ne peux pas laisser passer un événement aussi mémorable pour mon Diocèse que l’arrivée des humbles servantes de Notre-Seigneur, dans la personne du prêtre, sans vous dire un mot de paternelle bienvenue, que je vous prie de transmettre de ma part à toute votre petite famille religieuse. Que les bons Anges dont nous faisons aujourd’hui la fête, veillent sur ma nouvelle famille religieuse...! »

Cette sollicitude paternelle ne se démentira jamais.  Il aura le souci du bien-être des Soeurs. « Elles ont tant à faire, ces pauvres enfants !... Je vous en prie, ne les laissez pas manquer du nécessaire, soit pour la nourriture, soit pour le sommeil. Si vous étiez, par hasard, trop pauvre pour subvenir à leurs besoins, je partagerais volontiers mon pain avec elles et avec vous. » Et il le fit !

Aussi, il aura toujours la même délicatesse pour Mère Marie-Léonie. Il se souciera grandement de sa santé. « N’allez pas croire, je vous en prie, que c’est un trouble pour moi de veiller sur votre santé, et de faire quelque chose pour la prolongation de vos jours. C’est simplement un devoir, et un devoir que je me fais un bonheur de remplir. À une autre occasion, il lui dira : « Laissez-moi vous recommander d’éviter avec soin toute fatigue qui pourrait retarder votre guérison complète. Votre premier devoir à l’heure actuelle, c’est de guérir. Dans ce but, mettez tout de côté : écritures ou travaux manuels quelconques. Avec le retour à la santé, il sera facile de faire ce que vous ne pourriez pas entreprendre maintenant. »

La santé est importante mais différentes maladies apparaissent ou ont existé dans vos vies. Comment les avez-vous vécues ? Qu’est-ce qu’elles vous ont appris ?

Mère Marie-Léonie et ses Filles purent toujours compter sur ses bons conseils et sur son appui ; il fut pour elles un guide spirituel hors du commun. Doué d’une profonde sagesse, il était un homme d’équilibre. Il écrit un jour à Mère Marie-Léonie :

« Vous avez raison de vouloir que vos Soeurs ne soient pas surmenées. Il faut sans doute que non seulement elles ne craignent pas le travail, mais qu’elles l’aiment, qu’elles s’y attachent, qu’elles s’y dévouent. C’est là en effet, dans leur Institut, le principal moyen de sanctification quotidienne, d’acheminement constant vers la perfection religieuse. Nous ne voulons pas de paresseuses parmi nos Soeurs. Mais encore faut-il que le travail soit raisonnable, de manière non pas à épuiser les forces physiques mais à les développer et à laisser, chaque jour, les quelques moments de loisir nécessaires à la nourriture plus immédiate de l’âme par les exercices de piété voulues par la Règle. »

Il avait également beaucoup de coeur. Le souci qu’il porta aux malades et à leur bien-être le montre bien. Le 13 juin 1896 il écrit : « J’ai bien hâte que la maison-mère temporaire soit prête pour recevoir les Soeurs qui ont besoin d’être soignées. La charité, en effet, nous fait un devoir d’assurer à nos chères filles qui se dévouent à l’Oeuvre de la Communauté, tout le confort possible et compatible avec la vie religieuse, quand le travail a miné leurs forces physiques. Cette charité, Dieu l’aura pour agréable et la bénira. Bien loin de nous appauvrir, elle nous enrichira en attachant davantage les Sujets à une Communauté qui les traitera avec la tendresse d’une mère et en suscitant de nouvelles et de plus nombreuses vocations. Je ne saurais trop vous le répéter : je tiens à ce que nos chères Petites Soeurs sachent qu’après le désir de leur perfection religieuse, je n’en ai pas de plus ardent que celui de les mettre à l’abri de toute crainte pour l’avenir en ce qui concerne le logement, l’habit, la nourriture, les soins nécessaires à la santé du corps. »

En un mot, il fut un vrai Père pour toutes ses Soeurs. Un Père rempli de foi. Il écrira : « Je n’ai qu’un désir, qu’une volonté, c’est que Dieu soit glorifié et que le bien des âmes qui me sont confiées soit assuré autant qu’il en dépendra de moi. » Un Père plein de rêve aussi pour ses Filles : « Si Dieu nous donne beaucoup de vocations, nous allons pouvoir, en peu d’années, jalonner de Petites Soeurs toute l’immensité qui s’étend entre les deux océans Atlantique et Pacifique. »

Un Père plein de charité, également. Il aura toujours beaucoup de tendresse et de compréhension pour chacune d’elles. Il pourra donc dire en vérité, en parlant des Petites Soeurs : « Vraiment je suis tenté de croire qu’elles aiment presque autant leur Père Évêque que leur bonne Mère Marie-Léonie. » Et c’était bien vrai !

Avez-vous bénéficié de la protection d’une personne pour votre propre avancement personnel ou pour la réalisation d’un projet ? Remémorer et l’écrire dans votre histoire pour en capter tous les bienfaits.

Si Mgr LaRocque fut pour Mère Marie-Léonie et ses Filles, accueil, charité, délicatesse et attention, Mgr Sweeney fut tout le contraire. Il se révéla froid, distant et même dur, à certains moments.

C’est ainsi qu’en 1900, on avait pensé fêter à Memramcook le 25e anniversaire des débuts des Petites Soeurs de la Sainte-Famille. Les Soeurs en étaient toutes fort heureuses et Mgr LaRocque était même prêt à faire le voyage et à célébrer une messe pontificale d’action de grâce, à cette occasion. Mais cette fête n’a malheureusement pas pu se tenir car Mgr Sweeney s’y objecta ! Ce fut la détresse chez les Petites Soeurs, et une profonde déception chez Mère Marie-Léonie et Mgr LaRocque. Mère Marie-Léonie eut alors la tâche de consoler ses Filles et de les convier à accepter, dans la foi, la sainte volonté de Dieu sur elles.

Elle écrivit à Soeur Saint-Édouard, et donc à toutes ses Petites Soeurs de Memramcook. Les archives ont conservé quatre de ces lettres.  Il vaut la peine d’en lire de larges extraits.

Le 28 septembre 1900 : « Je comprends votre grande peine dans les circonstances, et soyez assurées toutes que je souffre plus de votre peine que de la mienne. Mais courage, mes chères enfants, soyez assurées toujours que les humiliations, les croix, grandissent l’âme et l’élèvent vers Dieu.

« Dieu semble nous montrer qu’il n’a besoin de personne pour faire marcher ses oeuvres et que nous n’avons pas besoin de nous décourager lorsque la protection des grands nous manque, mais dire alors plus que jamais : Dieu seul nous suffit.

« Donc, encore une fois, bon courage, les choses viendront dans leur temps (le temps marqué par la Providence) et peut-être plus glorieusement.

« Dans le cas présent nous devons nous abstenir de toute démonstration, de toutes fêtes à l’occasion du 25e anniversaire de la fondation de notre petite communauté des Petites Soeurs de la Sainte Famille du moment que l’Évêque diocésain s’y oppose, et soyez assurées que cette soumission à la première autorité attirera sur vous toutes les bénédictions du Ciel. »

Le 11 octobre, elle revient sur le même sujet. Au début de sa lettre on sent le poids de toutes les épreuves qu’elle a endurées depuis 25 ans pour ses Petites Soeurs, la dernière en date étant l’affront de Mgr Sweeney. Mais très tôt, elle délaisse sa souffrance personnelle et se fait consolatrice pour ses Soeurs, en les conviant à accepter de bon coeur la volonté de Dieu.

Elle écrit : « En bien peu de temps, j’ai parcouru une longue carrière ! Il me semble que nous arrivons au cinquantième anniversaire de la fondation de notre chère petite communauté... Si Dieu, dans ses desseins miséricordieux sur nous, juge bon de multiplier les épreuves autour de cette époque toujours mémorable (de nos 25 ans), courbons humblement la tête, et disons pieusement et dans la plus parfaite conformité à la sainte volonté de Dieu, notre Fiat !!!

« N’oubliez pas, chère Soeur, que c’est dans les épreuves que nous parcourons une longue carrière ; ... faisons en sorte que par notre parfaite résignation à la sainte volonté de Dieu, l’esprit de nos chères Petites Soeurs gagne vingt-cinq ans dans la voie de la perfection.  Pour moi, chère amie, l’existence actuelle est comme un rêve ; je vis dans un incertain qui parfois me fait peur, lorsque je sors de ce rêve !... Mais peu à peu, je me remets et je me dis : Pourquoi avoir peur ? N’es-tu pas dans les bras de ton bon Jésus qui veille sur toi et qui fera ressortir de ces épreuves une ère florissante pour ta chère petite communauté ?... Alors je m’encourage à souffrir avec calme et bonheur.

« Oui, ma bonne petite soeur, n’allez pas croire que je suis malheureuse, bien au contraire, seulement la transition si subite des événements me rend comme hébétée, puis je finis par me comprendre et voir Dieu en toutes choses, et j’attends !...

« Faites comme moi, mes chères Petites Soeurs, attendez !... peut-être plus longtemps que mes petits points, mais ça ne fait rien; Dieu a son temps... »

Le 14 octobre, elle insiste particulièrement sur la déception de Mgr LaRocque et sur la souffrance des Petites Soeurs qui viennent de perdre une belle occasion de le rencontrer. Une fois de plus, elle les convie toutes à accepter la volonté de Dieu :

« Le mois d’octobre a commencé par un grand, bien grand sacrifice pour nous toutes, pour vous autres surtout, mes chères petites soeurs de Memramcook, dont le plus grand nombre n’ont pas le bonheur de connaître notre Vénéré Père, qui paraissait si joyeux d’aller visiter ses chères enfants du Nouveau-Brunswick. N’allez pas croire que Sa Grandeur, Monseigneur l’Évêque et Bien-Aimé Père, n’a pas fait un sacrifice, et un bien grand sacrifice, au point que je n’aime pas à en parler ; mais, comme le prouve son admirable lettre... Sa Grandeur nous apprend à prendre tous les événements fâcheux ou malheureux, avec des sentiments de foi, de parfaite soumission au bon plaisir de Dieu. »

Quelques jours plus tard, le 16 octobre, la peine de Mère Marie-Léonie est tellement grande qu’elle écrit bien simplement avec une pointe d’humour : « J’ai été tellement bouleversée à la suite des événements de notre chère fête, que je n’ai cru devoir vous écrire avant d’être parfaitement remise ; aujourd’hui, je crois pouvoir vous écrire sans trop de distractions.

« Vous avez bien raison, nos anciennes soeurs ont été fort désappointées ; cependant je vous avoue que j’ai admiré leurs vertus.  Pas un murmure de plainte n’est sorti de leur bouche.

 « Quant à Sa Grandeur, Mgr LaRocque, il ne faut pas songer le voir avant la mort de Mgr Sweeney. Je ne crois pas que ce serait un gros péché mortel de prier Dieu de l’admettre le plus tôt possible dans son saint paradis, à condition que vous ajoutiez "sans passer par les flammes du purgatoire". Je suis peinée, mes chères enfants, que la préparation de cette fête vous ait donné tant de travail ; tâchez de vous reposer maintenant, sans quoi vous vous exposez à tomber tout à fait malades. »

Avez-vous expérimenté une si forte opposition à l’un de vos projets ? Quelles ont été vos émotions, votre cheminement spirituel ?

En octobre 1902, Mgr Sweeney étant décédé, les Petites Soeurs purent fêter à Memramcook le 25e anniversaire de la première prise d’habit, celle du 26 août 1877. Mgr LaRocque participa aux fêtes, avec son vicaire général, Monseigneur Chalifoux. Mère Marie-Léonie y fut, bien évidemment ! Et tout Memramcook, aussi.  La fête fut remarquable.  Une seule anicroche : dans le compte-rendu qu’il fit de la fête à son journal, un journaliste sentit le besoin de rappeler toutes les hésitations de Mgr Sweeney qui avaient eu comme résultat le départ de la communauté pour le Québec. Mère Marie-Léonie fut peinée de cet article, elle sentit le besoin de le dire à Mgr Casey, successeur de Mgr Sweeney, qui passa l’éponge sur l’affaire. Dans le coeur de Mère Léonie, il n’y avait pas de place pour l’amertume ou la rancœur !

Le 2 octobre 1904, pour répondre aux désirs des Évêques et de ses Soeurs, Mère Marie-Léonie étant toujours Soeur de Sainte-Croix, quitta le costume qu’elle portait depuis 50 ans, et revêtit l’habit des Petites Soeurs de la Sainte-Famille. Le père Mitri écrit : « Le sacrifice fut douloureux, héroïque même, tellement elle était attachée à la Congrégation de Sainte-Croix. »

Elle réunit ses Soeurs à la salle de communauté et leur annonça officiellement son intention d’échanger le costume de Sainte-Croix pour celui des Petites Soeurs. « Priez, mes chères enfants, leur dit-elle, pour que j’aie la force de vous regarder sans pleurer. Ce n’est pas que je regrette de rester avec vous, non. Mais si les Soeurs de Sainte-Croix me réclamaient, je serais obligée de retourner dans ma première communauté. Tout de même, celles d’entre vous qui préféreraient me voir retourner à Notre-Dame, levez-vous. »

« Ce ne sont pas les Soeurs qui se levèrent, rapporte une ancienne, mais nos mouchoirs qui sortirent, et pour un temps les larmes ont coulé de part et d’autre. Enfin, notre chère Mère reprit : C’est bien, mes chères filles, nous resterons unies. »

Le 1er octobre, veille du grand jour, elle fit ses adieux à ses habits de Sainte-Croix. Une petite Soeur qui habitait la même chambre qu’elle, a été le témoin de ce qui s’est alors passé, et elle a rapporté les faits suivants : « Ce samedi soir, premier octobre, en enlevant chaque objet qu’elle portait depuis cinquante ans et qu’elle ne devait jamais plus remettre, ce fut un colloque intime avec chacun. On eût dit qu’ils avaient une âme, tant elle leur parlait avec conviction.

« Oh ! cher coeur à l’effigie de ma bonne Mère du ciel !... Chère cordelière qui me rappelait tant sa couleur préférée !... Cher chapelet sur les grains duquel mes doigts ont si souvent glissé... je vous dépose pour toujours en vous disant adieu... Combien j’aurais désiré vous porter jusqu’à la mort !  Mais Dieu, par la voix de Nos Seigneurs les Évêques, en a décidé autrement. Je me soumets à sa volonté sainte malgré le sacrifice qu’elle m’impose... » Et, continue la religieuse témoin, elle baisait longuement chacun de ces objets pendant que de grosses larmes roulaient sur ses joues. »

Quelque temps plus tard, profitant du séjour de Mgr LaRocque à Rome, elle lui écrivit et lui demanda de présenter une supplique au Saint-Père le pape Pie X, pour qu’elle soit déliée de toute obligation envers Sainte-Croix.

« Comme vous le savez, Monseigneur, lui écrivait-elle en mars 1905, pour me conformer au désir de Nos Seigneurs les Évêques, j’ai quitté, au mois d’octobre dernier, en la fête de Notre-Dame du Saint-Rosaire, le costume des Cœur de Sainte-Croix pour prendre celui des Petites Cœur de la Sainte-Famille. Maintenant, il me serait fort agréable, si votre Grandeur daigne approuver mon désir, d’être dégagée par sa Sainteté Notre Très Saint-Père le pape Pie X, de mon cœur d’obéissance vis-à-vis des Cœur de Sainte-Croix, pour me dévouer jusqu’à la mort au service des Christs du Seigneur... »

Le pape acquiesça à sa demande le 1er mai 1905. Sur le formulaire que lui présentait Mgr LaRocque, il écrivit : « À la bien-aimée fille Mère Marie-Léonie, fondatrice et Mère Générale des Petites Cœur de la Sainte-Famille, pour qu’elle se dédie tranquillement à la bonne direction du nouvel Institut... Nous donnons de tout cœur la Bénédiction apostolique. »

Mère Marie-Léonie put alors goûter une profonde paix et, selon ses propres paroles, se « dévouer jusqu’à la mort au service des Christs du Seigneur ».

Elle était toujours à la recherche de la volonté de Dieu qui s’exprimait dans des médiations humaines. Les désirs de vos proches sont-ils porteurs de la volonté de Dieu ? Comment y répondez-vous ? Quels sont les sentiments que votre réponse laisse en vous ?

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 Voici plusieurs paroles de Mère Marie-Léonie parlant de la Providence de Dieu

« J’ai commencé mon œuvre les mains vides, comptant uniquement sur la divine Providence et sur saint Joseph. Ce bon Saint peut être appelé le soutien, le protecteur de cette entreprise, comme il l’a été de Marie et de Jésus ».

Cette confiance en la Providence allait, pour elle, jusqu’à former une vraie dévotion : « Mes chères enfants, priez toujours avec beaucoup de confiance. Ayez une grande dévotion à la Providence, pas un cheveu de notre tête ne tombe sans la permission de Dieu ».

« Jetez-vous dans les bras de la bonne Providence qui dirige tout avec amour ».

Notre Mère Fondatrice faisait preuve d’une espérance Héroïque dans sa très grande confiance envers le bon Dieu et son abandon total entre les mains de Sa divine Providence. Elle attendait de la bonté paternelle de Dieu, le bonheur éternel, et toutes les grâces qui y conduisent.

« Dieu est notre Père, pourquoi craindrions-nous? Qui peut nous faire du mal quand nous sommes dans les mains du bon Dieu? Priez toujours avec beaucoup de confiance. Ayez une grande foi en la Providence. »

« La Providence y pourvoira, Dieu y pourvoira ! » Elle était tellement sûre de la bonté de Dieu qu'elle pouvait faire pleine confiance en sa Providence. Elle espérait envers et contre tout en son Dieu d'amour. Et ceci la gardait dans la paix, le calme et la sérénité.

Elle laissait à la Providence de disposer tout dans sa vie et dans sa communauté. Cet abandon était total, filial, amoureux.

« Jetez-vous dans les bras de la bonne Providence, et vous porterez avec joie et amour cette petite croix que le bon Dieu vous donne. »

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